Parce que j'ai enfin finit mon stage, je le fete !
j'ai donc trimé sur mars à la place d'une journée de boulot
plus de staaage ^0^
Chap 3 : partie 2 : Une fois le couloir entre les tours passé, pressée de retourner dans ma chambre je ne regardais plus réellement les gens, encore moins les fenêtres holographiques montrant une lune pleine et une nuit sans nuage… Une boulette de papier rouge à terre dévia alors brièvement mon regard. A bien y regarder, elle n’était pas réellement rouge. Je m’arrêtais donc et me tournait vers le couloir d’où elle venait. Elle avait loupé la poubelle celle-là. Je me penchais pour l’y mettre (oui bon, ok, un réflexe terrien m’enfin il était vrai qu’elle n’avait rien à faire ici.) quand je compris qu’elle était en réalité imbibée de sang. Je blêmis alors, une odeur métallique m’emplissant les narines. La jetant vivement dans la poubelle, je secouais vainement la main comme si le sang allait s’en détacher. Dégoutée, je pris un mouchoir dans mon sac et m’essuyais la main, grommelant contre l’idiot qui avait faillit me faire avoir une attaque. J’allais reprendre mon chemin quand un doute emplis ma tête. Et si… ? Et si quoi. Si quelqu’un était blessé ? Mais mes jambes bougeaient déjà d’elles-mêmes, car cette maudite curiosité ne me laissait aucun répit. Elle faisait partie de moi et malgré ces quelques jours passés, je ne pouvais m’en défaire.
Le couloir bifurquait à droite, vers un autre où plus aucune lumière ne pénétrait. Je ne comprenais d’ailleurs pas pourquoi, jusqu’à ce que des débris de verre crissent sous mes escarpins. Etonnée, je cherchai alors d’où cela venais. Mon regard se posa alors au dessus de ma tête, sur une plaque lumineuse totalement explosée. Un frisson lent et sourd, se faisant lourd après son passage jusqu’à mes tripes m’ordonnait de m’enfuir. Mais au lieu de cela, je me mis à courir en sens inverse. Je ne savais pas où j’allais mais j’y courais ! Une pensée superflue pourtant m’alertais que je n’allais peut être pas dans la bonne direction…
Un nouveau changement. Cette fois je doutais, la lumière maintenant revenue. Puis une bouche d’aération comme celle qu’il m’avait fallut gravir avec le criminel m’interpella. Elle se trouvait sur le mur au lieu du plafond mais c’était bien la même. Comme si c’était une signature, j’y allais. Les vis n’étaient plus là. Je n’eus donc aucun mal à la déplacer et à m’y infiltrer. Mon souffle fut bientôt le seul son que je pouvais entendre, hormis le bruissement du vent. Plus j’avançais, plus le poids de l’air s’allégeait. Je ne connaissais pas cela… Comment l’air pouvait être aussi léger ? Et pourtant… Cependant, plus j’avançais plus il se raréfiait. Quand j’eus la place de me mettre debout, je me retournai pour comprendre d’où cet air si léger pouvait provenir. Un rideau de gaz était apposé, un de ces système qui… où est-ce que j’avais vu ça ? Enfin. Cela projetait des molécules pour assainir l’air, mais cela se trouvait où ? Je ne m’en souvenais plus. Une trace de sang cependant m’indiqua que j’étais sur la bonne piste, alors je m’obligeais à respirer plus doucement et avançais.
Un froid glacial s’empara ensuite de mon corps, m’obligeant à resserrer mes bras autour de mon ventre. Je grelottais quand mon chemin en rejoignit un autre, et que le vent entrant se fit plus violant. Je n’arrivais plus très bien à trouver mon air, mais les traces elles, continuaient dans cette direction. Finalement j’y allais en retenant le peu d’air que je pouvais attraper. La tête me tournait. Et cet air depuis quelques temps à présent avait une odeur étrange. Je compris pourquoi quand une fois arrivée à l’embranchement, la vue de l’extérieur se montra à moi, plus vivante et réelle que sur les hologrammes de la cité. J’étais hypnotisée. La hauteur ne m’inquiétait plus, et j’avançais comme un automate, quand mon pied lâcha. Je ne m’étais pas rendue compte que le chemin descendais et je glissais à présent vers une mort certaine.
Lâchant d’un coup mon air, j’eus sans comprendre comment, le réflexe d’écarter bras et jambes. Si mes pieds ne parvinrent pas à agripper assez les parois du tunnel et perdirent même mes chaussures, mes mains elles parvinrent à trouver un repli où s’agripper. Je finis alors par comprendre que je criais dans le froid et le vent qui certainement rendaient mon appel sourd pour n’importe qui. Ici, il ne restait plus que moi et le vide. Des milliers de mètres plus bas, le sol. Je ne voulais pas mourir… pitié !
- A l’aide !
Mais je n’arrivais pas à crier, l’air était pollué, trop violent, les vents affluaient avec force dans tout les sens, et malgré tout mes efforts, je n’arrivais plus à remonter. Mes forces me quittaient, ma tête me tournait. Mon épaule contre la partie faisant office de sol du tunnel, je me recroquevillais, essayant de ne pas bouger pour éviter de tomber. J’allais mourir étouffée. C’était ça ma mort ? Je n’aurais pas vu d’autre monde, mais peut être au moins l’extérieur de cette cité ? Etrangement, cela ne me satisfaisait pas. Rassemblant mes forces, un de mes bras lâcha pour rejoindre l’autre. Je compris alors que l’appui que j’avais trouvé était une sorte de barre… et en levant ma tête, il y en avait d’autre. Mais je n‘eus pas à me forcer, deux bras s’emparèrent de moi et me remontèrent jusqu’à l’embranchement, doucement….
Une fois dans les tunnels, je respirais déjà mieux.
Malgré le manque d’air, je respirais autant que je pu. Jamais de ma vie je n’avais été en manque mais là à présent tout mon corps se révoltait. Mon cœur s’emballait : ça s’était normal. Mes mains étaient agrippées à ce que je pensais être une veste, ça aussi normal, quoique j’étais sure de me faire mal moi-même en serrant ainsi les poings malgré le bout de tissu. Mes poumons me brûlaient : ça, c’était les gaz venant de l’extérieur et le manque d’air surement. Les tremblements… toujours de la peur. Mais ma tête enfouie dans le torse de mon sauveur, rien d’autre qu’un manque de contact, d’appuis, de repère… j’étais passée du vide au meilleur repère qui soit, qui pouvait me le reprocher ?
- tu peux te lever ?
Je voulais bouger, écouter cette voix rauque et feutrée comme un celle d’un lion et partir comme il le demandait. J’hochais donc la tête et m’efforçais d’accorder ce que j’avais tenté de dire à mes gestes. Je finis d’ailleurs par y arriver et suivais l’étranger, trop heureuse de m’éloigner de cet enfer. Une fois à l’abri, à peine quelques mètres plus loin, je m’assis essoufflée et observais l’inconnu tomber en face de moi contre le mur. L’air était lourd, inodore mais parfaitement purifié à présent. Je souris intérieurement quand, calmée, je compris qui s’était installé en face de moi. C’était lui. Encore lui…
L’inconnu semblait énervé. Je savais qu’il y avait de quoi, après tout je le pistais : mais il m’avait quand même sauvée non ? Il ne pouvait pas être mauvais.
- Merci… Finis-je par souffler, mes jambes recroquevillées contre mon corps. Un grognement accompagna mes mots et je tournais la tête vers lui, curieuse. De profil, je pouvais observer des détails que je n’avais pas vu encore. Comme son nez droit, ses lèvres pincées pour empêcher d’autres sons de sortir de sa gorge blanche, le reflet blanc de ses pupilles derrière la barrette noire de ses lunettes. Il sembla sentir mon regard intrigué car d’un coup il se tourna vers moi, m’empoignant le menton d’une main.
- Qu’est-ce que tu cherches…. Souffla la voix maintenant énervée. Je n’y avais pas songé à vrai dire et je restais statufié pendant qu’il retirait ses lunettes. Dans la pénombre, j’aurais juré que ses yeux étaient blancs ou brillaient trop en contraste de tout le reste. Mais quand il réitéra sa question, malgré moi mes lèvres s’entrouvrirent, mon regard toujours rivé au sien, comme hypnotisé.
- Je veux que tu m’emmènes.
Ma voix était si claire et cette réponse si étrange que je sursautais et me dégageais. Mais c’était vrai, c’était l’idée d’une issue hors de cette planète qui m’avais poussé à le rechercher malgré mes craintes, mes peurs. Pourtant le pire fut de voir ses yeux s’éteindre, comme s’ils ne brillaient plus. J’observais cela comme une ahurie pendant que lui poussait de nouveau un juron en remettant en vitesse ses lumières.
- C’était quoi ça ?
- Oublie.
- Mais tes yeux brillaient !
- Oublie je te dis ! Râla-t-il en se retournant vers moi d’un coup. J’observais sa mâchoire se serrer comme s’il avait oublié avoir des dents, et baissait enfin mes yeux sur son torse.
Il saignait. Inconsciemment j’avais surement du le deviner mais quand même, c’était perturbant.
- Bien, maintenant dégage.
- Si tu ne m’emmènes pas je te dénonce aux autorités.
Oui j’étais fière, fière de l’assurance que j’essayais de montrer alors que j’en menais pas large, avec mon air de gamine aux jambes repliées contre son ventre. Mais ces excuses étaient bidon, je le savais… J’observais de nouveau la plaie.
- Tu ne veux pas que je te soigne, de plus ?
L’inconnu gronda et je reculais quand sa main essaya de nouveau de m’attraper, en vain. Son bras long et puissant empoigna donc mon haut et m’attira à lui d’un coup.
- Tu oublies qui je suis, gamine. Alors tu vas arrêter de jouer avec moi, tu ne diras rien et maintenant dégages !
Perdue, je finis quand même par répondre, lentement.
- L’intimidation ne marchera pas tu sais ? Je peux t’aider, tu ne pourras pas sortir d’ici tout seul.
Cela semblait faire un minimum d’effet vu qu’il ne m’avait pas encore balancé un grognement à la tête. Mes pensées se bousculait et mon instinct me poussait à lui expliquer au plus vite avant qu’il ne change d’avis et me face taire.
- Tu es blessé, recherché, tu ne connais surement pas les lieux et tout ici est surveillé. Moi je veux juste partir d’ici, peu importe où je vais tant que je ne reste pas sur Terre, quel est le problème ?
J’essayais d’entrevoir ses yeux, en vain. Son silence me causait bien plus de craintes que la nuit où les gardes m’avaient tiré dessus. Bon sang ! J’en aurais supplié n’importe qui pour me barrer ! Je le savais, je n’aurais peut être pas cette chance : qui me disait que dans 2ans, on me laisse réellement passer un permis ? Ces gens semblaient tellement envieux de me garder sur terre…
Mon dos me faisait mal. Je gémis et étirait ma jambe, quitte à la poser sur celle de l’inconnu. Celui-ci grogna de nouveau mais tant pis : il me faisait dormir dans une pièce encore plus petite que la dernière fois parce que moooooosieur préférait ne pas essayer de rejoindre ma chambre.
Mais, il avait enfin accepté que je le soigne. J’avais ainsi pu avoir le loisir d’observer les conséquences de mes conneries : c’était son dos qui avait été blessé par des débris lors de l’explosion : idiote, idiote, idiote !
Cela m’avait d’ailleurs étonné que son sang coule encore. en fait si j’étais idiote, lui était débile : au lieu de rester bien calme, il n’avais pas arrêté de se contorsionner ou autre pour se déplacer dans les conduits.
- Arrête de râler et dors, m’ordonna la voix feutrée.
- je peux savoir votre nom ? Demandais-je en ignorant sa demande.
- Non.
Radical. Sur les bandes de recherches, il n’y avait pas son nom, juste « Ennemi recherché », « Criminel dangereux », ou encore : « Prévenez les autorités si vous pensez l’avoir vu ».
- Pourquoi on doit dormir dans ce trou à rat ? J’ai les jambes engourdies… Gémis-je en les massant.
- Parce que au moins ici si tu râles on ne t’entendra pas. Maintenant dors !
Je l’observais, outrée. Finalement je massais mes jambes en silence. Il avait raison, dans une heure m’avait-il expliqué, il y aurait un changement de gardes. C’était là que je devais intervenir, dans mon rôle d’ingénue perdue, le temps qu’il assomme ou autre… il n’avait pas voulu me le dire : sale type. Toute ma bonne volonté à essayer au moins de parvenir à nous entendre avait raté. C’était pourtant la base même pour que ça réussisse, mais il fallait croire que lui était persuadé qu’on pouvait travailler sans s’entendre, à condition évidement de se taire et de respecter les règles… Sa logique en fait était bonne : si je m’y efforçais, certainement que je découvrirais en moi un accord avec cette idée. Mais ici l’entente était primordiale pour que tout se déroule bien. Bon sang ! J’étais une endoctrinée !
Je finis par faire silence, tout en l’observant. Il avait retiré ses lunettes pour caler sa tête contre un mur, et je pouvais à présent observer clairement ses yeux. Ils étaient gris. C’était certainement pour ça que j’avais cru voir une lueur blanche quand il m’avait regardé. Ce gris était en plus unique, net et fluide, si clair, sans bleu, vert ou autre impureté qui aurait démarqué les iris. La couleur de l’argent dans un aspect d’eau. La bordure de ses iris était à peine d’un gris plus sombre que la couleur dominante. Des yeux de loup chez un ours mal léché. Cette idée me fit l’effet d’une bombe qui exploserait une fois après avoir atteint son but et je me mordis les lèvres en pouffant sans bruit, une fois. Ah, je pouvais peut être l’excuser finalement. Rester isolé et en permanence à guetter le moindre bruit était surement stressant, assez pour rendre hargneux… Enfin, j’espérais que ce soit ça. Sinon le voyage jusqu’à une autre planète risquait d’être long et pénible…
Oui, en effet : je m’y croyais déjà. J’oubliais donc le regard intrigué de l’animal en face de moi (mon rire l’avait rendu curieux) et finis par fermer les yeux, oubliant jambes engourdies, mal au dos et dernières craintes.
Quand l’inconnu-sans-nom finit par se lever et s’étirer, émettant un grognement envers son dos blessé, je compris qu’il était temps. Une crainte s’empara alors de moi sous la forme d’un poids dans l’estomac : si je partais c’était sans au revoir, aucun. Plus le temps de rêver d’un ailleurs, j’allais vers l’inconnu, sans rien d’autre qu’un sac emplis d’une monnaie valable qu’ici, une carte d’identité qui ne me servirais pas non plus pendant un à deux ans, une combinaison blanche et bleue, légèrement trop large, piquée dans ce même placard. Les couleurs de cette planète… Ah, et deux épingles à cheveux. Des vieilles, qui se casseraient en deux temps m’enfin je les gardais pour valoriser un minimum la quantité de mon butin. Attrapant mon sac, je remis un peu d’ordre dans ma tignasse. Bon sang… Pas de douche, pas de brosse, l’enfer. Tout en espérant qu’il y ait le nécessaire dans le vaisseau que visait mon acolyte, je me relevai et étirai mon cou avant de me rendre compte de la proximité entre nous. Si ça sembla agacer le blond, moi je pris les devant et ouvrit la porte avant qu’il ne me rattrape par le bras pour me refaire retourner dedans.
- Je ne plaisante pas, tu respectes ce que je dis sinon je te laisse sur place compris ?
- Hum, et comment tu ferais ? Tu as besoin de moi pour réaliser ce que tu n’as pas pu faire en quelques jours, avoue. Minaudais-je uniquement pour l’agacer.
Je dépassais surement les bornes, mais il m’énervait. Il me rappelait ce que je savais déjà.
J’avais d’ailleurs deviné que ses blessures non soignées n’avaient pas pu lui permettre de faire ce qu’il voulait et qu’il serait surement déjà loin s’il n’avait pas du me protéger lors de mes bévues. Je la fermai donc enfin et le suivi en silence, tandis qu’il serrait les poings et la mâchoire. Il remit alors ses lunettes. Mais enfin pourquoi les mettait il ? Avec ses cheveux de toute manière il était reconnaissable, c’était stupide non ?
- T’as vraiment besoin de tes lunettes ?
Il ne me répondit pas et accéléra le pas. Manque de bol pour lui, même en talon aiguille je suivais amplement le rythme. J’avais l’habitude non seulement de marcher avec ces horreurs de l’équilibre, mais également du sport intensif. Le suivant sans mot dire, j’atterris sans savoir comment en face d’une vitre montrant en contrebas les vaisseaux de la cité, enfin une partie. Mais on semblait être à l’étage voulu vu le sourire ravi qu’arborait maintenant ses lèvres.
Le couloir sur lequel nous étions était couramment utilisé, aussi nous fallait-il agir rapidement. L’idée de la jeune fille perdue dans les couloirs marcha parfaitement.
Un garde m’interpela tandis que je déambulais une nouvelle fois dans le couloir, me demandant où j’allais. Un sourire embêté aux lèvres, je lui expliquais qu’une amie avait voulu m’indiquer un raccourci la veille pour rejoindre mes cours, mais qu’il avait eu plutôt l’effet inverse quand j’avais voulu l’emprunter pour rejoindre mes appartements… La cerise sur le gâteau, je fis mine de trépigner en parlant de mon tuteur qui devait s’inquiéter (il devait surement déjà râler) comme une excellente modèle. Le garde me prenant pour telle (avec un jeu d’acteur au bon niveau je ressemblais sur tous les points à un modèle), se retourna pour m’indiquer la route, me raccompagnant jusqu’au couloir quand mon acolyte l’assomma. Prenant ses armes et son uniforme (ils faisaient la même taille), il chercha ensuite la carte convoitée. Il al trouva vite et me tira par le bras jusqu’à un sas pour mallette.
- Ne comptes pas sur moi pour entrer là dedans, protestai-je immédiatement.
Le blond soupira et me le pointa du front, éreinté. Je boudais mais finis par entrer dedans, accroupie, la main en l’air pour ne pas me cogner. Il alla ensuite trainer l’inconnu dans un placard puis me rejoignit, non sans me faire signe de me taire (décidément !). Effleurant à bout de bras l’icône pour descendre les malles ou autres charges lourdes, nous nous retrouvâmes entre deux colonnes de cylindres métalliques, contenant je ne savais quelle énergie liquide : ça empestait en tout cas.
- Et maintenant ? Chuchotais-je très bas, n’ayant pas non plus l’envie d’être entendue.
- On attends.
Attendre quoi ? On avait la passerelle d’un vaisseau à trois enjambées ! Enfin, j’omettais les 4-5 gardes défilant entre la passerelle et nous, la barrière transparente empêchant les vaisseaux de sortir du sas sans autorisation, et mes vêtements, à moi, qui jureraient avec les uniformes de la milice.
- Changes toi.
- Eh ? Je l’observais comme s’il était un extraterrestre : il n’aurait pas pu me le dire en haut ?
Comme s’il m’avait compris, il ajouta.
- Tu aurais pu y penser seule, maintenant changes toi ou je t’y oblige de force.
Je grimaçais mais me retrouvai quelques secondes plus tard en petite tenue et tee-shirt derrière ce goujat. Enfilant par les pieds l’uniforme, j’observais alors mes talons aiguilles. Ça n’allait pas le faire. J’observais alors un soldat (une femme) passer juste devant nous et la suivi du regard, passant d’elle à mes talons. Le blond m’observa au travers de ses lunettes.
- N’y songes même pas.
- Tu vois autre chose ? Moi non.
Il soupira, encore. J’en avais ras le bol de sa mauvaise humeur. Moi au moins je râlais avec le sourire ! Il retira alors ses lunettes et avança d’un pas. Pas assez pour être vu mais assez pour qu’une sentinelle confirmée le remarque, ou songe à vérifier, et se dirige vers lui. Restant dans la pénombre à ses côtés, je vis alors la jeune femme guetter dans notre direction, puis intriguée, avancer vers nous. Lorsqu’elle entrevit le « criminel », elle mit la main à son arme.
Le reste me laissa perplexe. Lunettes retirées, j’avais de nouveau l’impression que ses yeux brillaient… ou plutôt comme une opale, avaient besoin de moins de lumière pour révéler leur couleur.
- Avance sans un mot. Murmura-t-il au soldat, qui, toujours l’air horrifiée de voir le criminel recherché en vrai, avançait quand même de façon naturelle, sans s’en rendre compte certainement. Inconsciemment, je fis le lien avec ce qui m’était arrivée dans les conduits d’aération. La question à laquelle je n’avais pas de réponse distincte, mais qui m’avait été extirpée de façon claire et précise. Je ne savais pas si c’était de l’hypnose ou non, mais décidément ce type était bizarre.
Une fois arrivée à notre portée, il l’assomma sans remord avec son arme avant de la défaire de ses armes et autres, l’attachant avec la sangle de son arme.
- Bon prend ses chaussures.
J’obéissais, muette, perturbée. Qu’avait-il fait ? Je pouvais voir dans son regard de l’argent liquide mué en une brume se mélangeant dans un mouvement perpétuel. Cette brume argentée hypnotique était ombrée du gris plus foncé qui faisait le contour de ses yeux, et dotée de reflets lumineux aussi blancs que la neige.
Sentant mon regard posé sur lui, il parla calmement une fois les chaussures mises et le soldat mis hors d’état.
- Tu comprends le pourquoi des lunettes à présent ?
- Je niais de la tête, tout en comprenant pourtant le sens de ses mots. La brume se fit alors plus dense et son regard en dit alors plus long que des mots. « Aide-moi ». Une demande simple. Je ne m’étais pas assez méfiée…
Une envie soudaine de l’aider s’empara de moi. J’étais pétrifiée par cette envie, elle me mettait moi en danger, sans me donner la volonté de trouver une autre issue. Je me relevais et observais le vaisseau. Il n’avait pas parlé, je le savais. S’il avait parlé avant, c’était uniquement pour que je comprenne son pouvoir. Pourquoi ? Pour que j’aie peur ? La demande se répéta dans un murmure, j’observais ses yeux de nouveau et me laissait aspirer… Oui, je voulais l’aider.
Je partis à toute vitesse jusqu’au vaisseau. Aucune balle ne me touchait, les cris et les tirs ne m’intéressaient guère. Juste le but de mon envie : « l’aider ». Je voulais faire diversion. Heureusement pour moi, je n’avais peut être pas le permis mais les aspects théoriques d’un vaisseau même sans essais m’étaient familiers. J’avais appris en autodidacte, attendant le jour où je pourrais essayer un modulateur, tenter mes connaissances. Chose faite…
Vite, plus vite. J’accélérais et en deux enjambées était dans le vaisseau. Effleurant la porte pour qu’elle se ferme, j’entrevis un garde derrière moi, resté dans le vaisseau. Je n’avais pas le temps, il fallait qu’ « Il » parte ! Ma jambe se leva d’un coup sec et atterrit sous la rotule du soldat. Celui-ci poussa un cri de douleur tandis que je pivotais maintenant sur cette même jambe pour lui envoyer un nouveau coup de pied, l’assommant en le projetant contre un mur. (Depuis quand je savais faire ça ?). Pas le temps. Si, le temps de l’attacher, il ne devait pas me nuire. Vite. Je couru jusqu’au tableau de contrôle, m’assis dans le fauteuil. Ma main droite sur la sphère, ma main gauche sur la manette de propulsion.
- « Activation du vaisseau ». Dis-je tout en lâchant la sphère pour effleurer quelques zones du tableau de commande, s’activant derrière le passage de mes doigts. Je n’avais pas le temps de connaitre ces touches, mais les commandes orales ne devaient pas être différentes de celle sur papier.. ; enfin, je l’espérais.
Je connaissais ce genre de vaisseaux... sur papier du moins.
Le vaisseau s’activa, mais pas assez vite à mon goût. Le temps de formuler cette idée, un premier tir atteint la coque. On me tirait dessus !
- « Barrière ! » Criais-je, paniquée.
Le vaisseau se recouvrit alors d’un liquide transparent coulant sur toute sa surface, absorbant les tirs et les dissolvant dans le liquide cristallin comme une pierre aspirée dans un bassin d’eau. Je poussais alors la mannette et pivotais la sphère vers la gauche : il avança en tournant vers la gauche. Un second effleurement de la sphère pour la faire rouler en arrière m’aurais permis de lever le haut du vaisseau pour le mettre debout, mais je m’arrêtais : je ne devais pas m’envoler, juste faire diversion. Alors à la place je tirais la manette vers moi, le vaisseau recula. Les gardes sur les hologrammes se dispersaient. Mais lui ? Où était-il ? Je le vis alors courir vers un autre vaisseau. Ouf… Ravie, je me concentrais alors sur le second problème : les attirer sur moi, qu’ils ne remarquent pas sa présence… La barrière séparant le sas des vaisseaux et l’extérieur était maintenant mon objectif. Un rayon heurta le haut de la coque du vaisseau à ce moment là. Grognant, je manipulais la sphère sans l’incliner, à plat comme une souris, afin que le vaisseau ne s’incline pas lui aussi, évitant les tirs sans le moindre problème.
Je reculais et eu enfin une idée.
- « Cible », « Contrôle de la barrière d’entrée ».
Je ne savais pas si ce vaisseau était doté d’un ordinateur assez puissant pour « cibler », mais quand un hologramme m’afficha en rouge le mur à ma droite et les deux tiers du même mur en rouge, je souris, ravie. Il allait pouvoir s’enfuir ! Ni une ni deux, je tournais le vaisseau vers le panneau. Quelque chose bloquait les commandes. Evidement, ces vaisseaux pouvaient être contrôlés à distance. Grimaçant, je vis mon vaisseau à l’aspect de plomb freiner ses moteurs. Pas question ! Je n’avais pas seulement étudié les vaisseaux en autodidacte, je connaissais leur fonctionnement informatique… Et donc, le seul endroit logique où placer la puce.
Je couru alors vers la paroi droite et tirais un tiroir, en vain. Une nouvelle fois et il céda, me délivrant une plaque transparente constituées de multiples cristaux bleus et violets. Les violines tirant vers le rouge étaient à changer : il n’y en avait donc pas. Très peu de violets. Je trouvais aisément le cristal qu’il me fallait. Sa forme était cylindrique comme les autres, mais un peu plus ovoïdal également. Le prenant entre mes doigts, les autres cristaux le suivirent comme aimantés, flottant par lévitation tout autant que la plaquette en elle-même, jusqu’à lâcher prise et se répartir l’espace lâché par le cristal. Rassurée, je refermais en vitesse le tiroir dans le mur parmi une multitude d’autre.
- « TIRER SUR LA CIBLE ! » Criais-je non sans crainte. Mais le vaisseau s’activa et tira sur le panneau de contrôle. J’hurlais de joie en voyant le rideau d’eau protégeant le sas de l’atmosphère terrestre s’ouvrir et SON vaisseau s’enfuir, s’envolant sans aucun problème.
D’un coup, le vaisseau s’éteint. La vitre devint opaque, me faisant rater un battement. Ils avaient réussi à transpercer la protection. L’inconnu était parti, sans moi.
Le silence en dit long sur ma surprise. Je l’avais aidé à s’enfuir. Il était parti sans moi. Pire, j’avais été utilisée par une illusion. Le bruit de ma respiration trahit ma peur. Qu’allais-je devenir maintenant ?
suite et fin du chap 3 ^^
Sommaire