Les Préservatif hydrogels

Les préservatifs du futur, bientôt sans latex et aussi agréables que la peau humaine ?

Des chercheurs australiens travaillent actuellement à la mise au point de préservatifs nouvelle génération plus agréables au toucher que ceux commercialisés actuellement. Grâce aux propriétés des hydrogels, mettre un préservatif sera peut-être plus agréable que rien.

Vous préférerez peut-être un jour porter ce préservatif plutôt que rien du tout. Des chercheurs australiens de l'université de Wollongong travaillent actuellement sur des préservatifs de nouvelle génération : plus doux, auto-lubrifiés, biodégradables, voire même capables de délivrer une dose sildénafil, le principe actif du Viagra®.

"Notre idée de départ était juste d'essayer de prouver qu'un matériau original pourrait remplacer le latex," a expliqué le chercheur Robert Gorkin à ScienceAlert. En plus d'être désagréable au contact, ce matériau peut aussi provoquer des allergies. Ainsi, l'équipe de Robert Gorkin a opté pour des matériaux déjà connus depuis des décennies : les hydrogels.

Une matière plus agréable que rien

Les propriétés des hydrogels pour simuler des tissus biologiques n'est pas nouvelle. Ils ont déjà été employés pour réaliser des vaisseaux sanguins synthétiques, mais aussi des implants oculaires. Les chercheurs espèrent ainsi qu'avec les hydrogels, leurs préservatifs nouvelle génération seront aussi doux que la peau, voire plus.

Composés de 95 % d'eau associée à des polymères, ces matériaux sont à la fois souples et résistants. Mais aussi biodégradables. Par ailleurs, en fonction de leur conception, ils peuvent avoir d'autres caractéristiques très intéressantes. Les préservatifs de demain pourraient ainsi être capables de délivrer une dose d'un médicament ou de se comporter exactement comme de la peau humaine.

Enfin, ils devraient aussi remplir les deux tâches principales des préservatifs : empêcher la transmission de maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées. Sur ce point, d'après Robert Gorkin, "les premières indications sont que les matériaux sont assez solides et empêchent effectivement le transfert de petites molécules biologiques". Comprenez que ni les microbes, ni les spermatozoïdes ne devraient pouvoir s'en échapper.

Des préservatifs agréables pour populariser leur utilisation

L'équipe de l'université de Wollongong devrait bientôt débuter un partenariat avec l'université de technologie de Swinburne, à Melbourne, pour effectuer des tests biométriques capables de mesurer la réponse du corps au matériau. "Nous serons en mesure d'examiner l'activité du cerveau pour voir s'il est vraiment plus agréable que le latex," a déclaré Robert Gorkin à propos de l'hydrogel mis au point par son équipe.

Les chercheurs avaient en effet répondu à un appel d'offres de la Fondation Bill-et-Melinda-Gates pour développer ce préservatif en 2013. L'objectif était de mettre au point un nouveau préservatif plus agréable afin de favoriser son utilisation, particulièrement dans les pays en développement où la transmission du SIDA est un réel problème. En gagnant l'appel d'offres, les scientifiques ont reçu plus de 93.000 euros de la Fondation pour financer leurs recherches.

Ainsi, selon Robert Gorkin, "si vous faites des préservatifs si agréables que les gens sont impatients de les enfiler, plus de gens vont les utiliser, et avec un peu de chance, nous pourrons stopper la propagation de maladies. C'est aussi simple que cela."