L'hébergeur de fichiers Rapidshare a annoncé hier à ses clients qu’il fermerait leurs comptes à partir du 1er avril prochain. Ancienne bête noire des ayants droit, ce célèbre site de téléchargement direct s’était lancé depuis plusieurs années dans une campagne de « dédiabolisation » qui n’a manifestement pas eu tous les effets escomptés.
Pour les adeptes « historiques » du téléchargement direct, c’est une page qui se tourne. Il y a un peu moins de dix ans, Rapidshare faisait figure de principal concurrent à MegaUpload, les deux sites de stockage en ligne étant tout particulièrement connus des internautes s’échangeant – bien souvent illégalement – quantité de films, musiques, séries... Et pour cause : alors que le peer-to-peer devenait de plus en plus surveillé, les « pirates » préféraient se diriger vers des services peu coûteux et les mettant à l’abri de dispositifs tels qu’Hadopi.
Sauf qu’à l’inverse de la plateforme de Kim Dotcom, fermée par la justice américaine en janvier 2012, Rapidshare avait senti le vent tourner et s’était lancé dès 2010 dans une campagne de dédiabolisation. Avec un objectif, substituer aux utilisateurs « pirates » des personnes ayant des usages licites – et aussi payants. L’hébergeur de fichier, basé principalement en Suisse, avait ainsi pris des mesures visant à décourager les contrefacteurs, tout en veillant à faire disparaître rapidement un maximum de contenus illicites.
Mais depuis quelques jours, la page d’accueil de Rapidshare indique que son « service actif » sera interrompu à partir du 31 mars 2015. Passé cette date, « tous les comptes seront inaccessibles et supprimés automatiquement ». Les clients sont ainsi invités à récupérer leurs données sans tarder.
Si la société ne donne pas les raisons de cette fermeture soudaine, cette nouvelle n’est pas véritablement une surprise. À la suite de son changement de politique, Rapidshare était clairement en déclin. La chute progressive de son trafic avait conduit l’entreprise à réduire drastiquement le nombre de ses employés, courant 2013. Peut-être que l'hébergeur n'a tout simplement pas réussi à redresser la barre depuis.