Selon des documents de l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden fournis à la chaîne américaine NBC News, les services secrets britanniques ont mené plusieurs actions contre des membres d'Anonymous, de LulzSec, de la cyberarmée syrienne et d'autres groupes plus ou moins formels de pirates informatiques.
Ces documents, qui se présentent sous la forme d'un PowerPoint créé pour une réunion interne de la NSA en 2012, révèlent l'existence d'une équipe nommée « Joint Threat Research Intelligence Group » (JTRIG) au sein du Government Communications Headquarters Communications (GCHQ), l'équivalent britannique de la National Security Agency états-unienne.
ATTAQUES DDOS
Selon la NBC, le JTRIG a lancé des attaques de déni de service (DDOS) sur plusieurs services de communication en ligne dans le but de déstabiliser ces groupes d'« hacktivistes » (contraction de « hacker » et d'« activiste »). Il s'agirait, selon la NBC, d'une des premières preuves tangibles d'un tel type d'attaque effectué par un gouvernement occidental.
Le document de la NSA cite comme cibles les Anonymous, LulzSec, A-Team, Syrian Cyber Army, qui se sont notamment fait connaître ces dernières années pour avoir infiltré et rendu indisponibles de nombreux sites gouvernementaux, insitutionnels, ou privés (voir les piratages du FBI, du site de l'Elysée, ou encore la diffusion de listes de pédophiles présumés, les attaques contre l'extrême droite britannique...).
INFILTRATION DES CHATS
Les membres du JTRIG ont également infiltré les canaux de discussion utilisés par les hackers pour communiquer (comme le populaire IRC), afin de leur soutirer des informations.
L'un des exemples pris est celui d'Edward Pearson, condamné en avril 2012 à deux ans et demi de prison pour avoir dérobé des millions de données personnelles.
Son arrestation a été permise, selon les documents publiés par NBC, grâce à une discussion engagée par un membre du JTRIG avec Edward Pearson sur IRC (Internet Relay Chat). L'intéressé a été identifé après avoir cliqué sur un lien envoyé par l'agent secret britannique, ce qui a permis au GCHQ de remonter à son adresse IP.