Après PIPA, SOPA, voici venir un nouveau projet de loi encore plus liberticide avec CISPA. L´idée, que le gouvernement américain puisse accèder à toutes nos informations. Imaginez, vous avez rentré vos données personnes dans gMail, Yahoo!, Hotmail ou encore eBay. Noms, adresses, téléphones,... Pour on ne sait quelle raison, votre ordinateur, votre connexion ont été piratées, un internaute malveillant se lâche sur Internet. Quelques piratages plus loin, voici que débarque à votre domicile les forces de l'ordre après une requisition judiciaire de l'Oncle Sam. Le justice américaine a été informée par les entreprises citées. Le secteur privé vient de fournir vos coordonnées.
Des faits qui se déroulent, chaque jour, de part le monde. Il y a quelques mois, des informations que Facebook, Twitter, MySpace, eBay, Paypal and Co pouvent fournir au DoJ, le Département de Justice Américaine. Seulement, voilà que l'Oncle Sam décide d'accélerer ce procéssus en profitant d'un projet de loi du nom de CISPA. CISPA, pour « Cyber Intelligence Sharing and Protection Act » surfe sur SOPA et PIPA.
Si les deux frangines numériques visaient surtout le droit d'auteurs sur la toile, des propositions de loi qui ont été "oubliées" un temps après une forte mobilisation internationale, le sénateur Mike Rogers passe par la petite porte pour proposer la même loi, mais cette fois, en y rajoutant de gros morceaux de "pirate", "base de données volées". Bref, le p'tit gars surfe sur l'ambiance anonymous pour faire passer la pillule SOPA/PIPA.
La loi doit permettre aux polices et autres agences américaines de profiter des données collectées par le secteur privé en cas de cyber-menace. Comme l'explique PC Inpact, toute information relative à la « vulnérabilité ou à la menace pour un système ou un réseau du gouvernement ou d’une entité privée ». Plus précisément, cela comprend les opérations « visant à dégrader, perturber ou détruire un tel système ou réseau », ainsi que « le vol ou détournement d'informations privées ou publiques, de la propriété intellectuelle ou d’informations personnelles ».
Malin, Rogers indique que CISPA va permettre au secteur privé de se défendre contre les pirates ; va permettre des embauches et protéger les emplois existants. Bref, une loi magique. Bilan, les entreprises privées vont pouvoir nous espionner, avec l'aval de l'Oncle Sam. L'association américaine de défense des droits et libertés sur Internet, l'Electronic Frontier Fondation (EFF), dénonce ce nouveau big brother en expliquant que ce projet de loi « autorise les entreprises à espionner les utilisateurs et partager des informations privées avec le gouvernement et d'autres sociétés privées grâce à une immunité de responsabilité civile et pénale quasi-totale ».
Plus de restrictions sur la collecte de données. Autant dire que l'automobile de Google Map, qui sniffe aussi les connexions wifi, va pouvoir s'en donner à coeur joie sous couvert de lutter avec le DoJ contre la cyber criminalité. Nous vous laissons aussi imaginer les messages privés sur Twitter ou encore vos emails via Facebook. Ils pourront, si cette loi passe, les communiquer, avec un joli ruban rouge, au gouvernement américain.
Liberté ?...